L’intuition, un outil en entreprise ?

Il vous est certainement déjà arrivé d’entendre cette petite voix intérieure qui vous guide, précédée d’un ressenti physique, comme un pressentiment, sur une fraction de seconde… C’est bien de votre intuition dont il s’agit et qui vous parle ! Certains d’entre vont en tenir compte, d’autres vont la réfuter catégoriquement, invoquant une lubie, bien que des chercheurs soient capables aujourd’hui de retracer sur des écrans d’ordinateurs le chemin parcouru par l’intuition dans le cerveau humain.

L’intuition (en latin « intuitio ») : vue immédiate. Car elle agit comme un flash, donnant une info sur un événement à venir. Nous sommes dans le domaine de l’inconscient. L’intuition, ce sixième sens, est en dehors de tous raisonnements logique et rationnel (c’est le cerveau droit, imaginaire et créatif, qui travaille) subtil mélange d’expériences, d’émotions, de mémorisations.

Dans le domaine professionnel, s’appuyer sur son intuition peut être une force. Pourtant, l’intuition reste une donnée ambigüe et taboue. En 1990, une étude émanant de Harvard révélait que, sur 13 000 cadres supérieurs, 80% d’entre eux utilisaient leur intuition mais seulement 50% acceptaient de l’avouer !

J’ai le plaisir de travailler avec de nombreux créateurs et dirigeants d’entreprise et j’ai pu constater qu’ils s’appuient tous beaucoup sur leur intuition. Steve Jobs (encore lui !) ne disait-il pas, d’ailleurs, que « l’intuition est beaucoup plus développée que l’intellect » ? Un manager qui écoute son intuition, en plus de son savoir professionnel, sera souvent bien plus efficace :

  • Au niveau de la prise de décision, car il sent, anticipe au-delà des apparences, avec une perception différente ;
  • En termes de créativité, ouvert à l’imaginaire et à la diversité ;
  • Dans ses rapports aux autres, très à l’écoute, avec une sensibilité pour décrypter la communication non-verbale.
  • Il sera aussi moins sujet à l’anxiété, la dépression, le burnout.

Nous naissons intuitifs mais ce côté s’amenuise au contact d’un système social dit « rationnel ». Alors, comment développer notre « intelligence intuitive » ?

  • D’abord, faire l’effort d’y croire !
  • Etre le plus possible connecté au présent ;
  • Apprendre à bien différentier le désir de l’intuition et identifier les mécanismes de résistances qui se mettent en place ;
  • Retrouver des moments de calme et de détente afin de pouvoir se connecter avec soi-même, ou pratiquer, pour ceux habitués, la méditation ;
  • Laisser émerger des idées sans les juger ;
  • Etre à l’écoute des signes d’alarme émis par le corps, ces signes au niveau physiques, positifs ou désagréables (je vous renvoie, entre autres, à la conférence TEDx de Magnus Walker « Go with your gut feeling »)
  • Ne pas avoir peur de sortir du cadre (« Think out of the box») s’affranchir de ses repères et utiliser le potentiel créatif qui se libère ;
  • Cultiver et utiliser chaque jour son intuition avec des petits exercices comme… deviner pourquoi une personne vous appelle ;
  • Eliminer toute pensée négative polluante et se faire confiance !

Quant à savoir si les femmes sont plus intuitives que les hommes, ceci est un autre débat !